Éditorial - Crimes qui affectent l'environnement - fondements biocentriques dans l'interprétation du droit pénal de l'environnement

Résumé

Les crimes qui affectent l'environnement constituent des formes particulières d'infractions pénales. Il s'agit parfois de « crimes de rue » perpétrés par des personnes moins aisées. On les appelle aussi « crimes des cols bleus » en allusion à leurs racines historiques liées aux travailleurs nord-américains qui au début du XXe siècle étaient connus sous le nom de « cols bleus ». Cependant, les cerveaux de ces crimes, en règle générale, détiennent le pouvoir économique et/ou le pouvoir politique et sont positionnés dans l'ombre, presque invisible, organisant l'entreprise criminelle « en col blanc ». En outre, le droit pénal brésilien les considère, pour la plupart, comme des délits de moindre potentiel offensif, et il est fréquent que des éléments normatifs du type dont la signification juridique dépend d'un jugement de valeur soient insérés dans le processus de nomogenèse juridique. Et il est également courant d'utiliser la technique législative des normes pénales ou des lois pénales vierges. Tout cela rend le travail d'interprétation plus complexe, mettant en lumière les bases herméneutiques de l'interprétation. D'où la raison pour laquelle le dossier thématique de cette édition du RBCP s'articule autour du Biocentrisme comme terrain d'entente entre l'Anthropocentrisme et l'Ecocentrisme, afin de mettre en lumière la nature juridique supra-individuelle et les intérêts diffus inhérents aux intérêts juridiques protégés par le droit pénal de l'environnement. Le caractère interdisciplinaire du droit de l'environnement donne lieu à des contacts avec différents domaines de la connaissance scientifique. De ce fait, la diversité des thèmes des articles qui composent ce numéro est mise en évidence, dont les lectures permettent le contact avec différentes communautés épistémiques. Le fil conducteur et le point commun est l'interprétation des infractions pénales qui ont un impact sur l'environnement du point de vue du biocentrisme.