Épistémologie des droits de l'homme approche de la science policière

Résumé

L'objectif de cet article est de montrer comment les droits de l'homme constituent un noyau épistémologique de convergence entre science, morale et politique. Au-delà des difficultés de sa mise en œuvre et des conflits incessants, la Déclaration de 1948 se maintient et se projette même au XXIe siècle comme une référence paradigmatique pour fonder et légitimer l'action gouvernementale de l'État de droit. Dans le cas de la science policière (entendue comme science d'État), et spécifiquement en relation avec l'activité policière (scientifique et générale), l'hypothèse est que les critères scientifiques garantissent - ou peuvent garantir - le respect, la protection et la promotion de ces droits. Pendant ce temps, les progrès scientifiques et technologiques semblent surmonter ou éviter les problèmes politiques et moraux d'une société humaine en crise et en altération permanente. Et, dans ce même sens, la science n'est pas nécessairement garante de droits, mais aussi un champ de connaissances pour repenser, par exemple, des concepts tels que la liberté, la vie, la justice et la sécurité publique, entre autres. Dans ce contexte, comment à partir d'une épistémologie des droits de l'homme s'articulent science, morale et politique ? L'hypothèse de ce numéro considère que l'État -à travers l'activité scientifique policière- doit analyser les différents paradigmes épistémologiques de la connaissance et leur relation avec les RH. De tels paradigmes déterminent (et détermineront) les nouvelles interprétations sur les fondements et les caractéristiques des droits de l'homme au siècle actuel, tout en défiant (et défieront) l'ordre juridico-social où la science, la morale et la politique convergent de manière conflictuelle.